vendredi 29 avril 2011

Don't cry for me Argana !

Un autre point noir dans le quotidien des marocains, un autre évènement qui nous donne le haut-au-coeur et nous met les larmes aux yeux
Le 28 avril 2011, au moins 15 personnes ont été tués à la suite d'un attentat sur la terrasse du café Argana à Marrakech, causant aussi une vingtaine de blessés.
Les faits sont là, choquants, blessants, meurtriers.Des âmes sont perdues, des personnes terrorisées dans tous les coins du Maroc, le cauchemar est de retour et la plaisanterie est d'un goût acerbe : celui de la mort.
Ces actes criminels ( et je salue celui qui sur Twitter a écrit qu'il fallait bannir le mot terrorisme et le remplacer par criminalité ) devront être condamnés, poursuivis jusqu'à ce que la vérité soit dévoilée, que ces mains criminelles soient coupées : femme, homme, musulman, chrétien, juif....Il n'y a pas que les familles des victimes qui ont le droit de savoir, tous les marocains en ont le droit, tout jeune, tout vieux, tout enfant a le droit de savoir qui seront ceux qui ont fait éclater en lambeaux des êtres humains venus pour se reposer, profiter d'une belle journée et siroter en toute tranquillité un café...
La mauvaise nouvelle d'hier m'a beaucoup attristé, ce crime contre l'humanité est un acte ignore et méprisable.  Ceci n'est pas ce dont on avait l'habitude de voir, notre Maroc n'est pas ce pays de crainte, de peur ou de terrorisme, notre Maroc n'a pas besoin de ces évènements douloureux, notre Maroc allait à pas sûrs vers la lumière, il respirait le printemps de sa jeunesse, se nourrissait des rêves de ses patriotes et voici qu'on est venu le souiller, le blesser et le faire pleurer.
J'ai encore envie de me promener dans Marrakech sans crainte aucune, j'ai encore envie de boire un verre de jus d'orange rafraîchissant à la place de Jamaa El Fna, j'ai encore envie de regarder avec plaisir ce brassage ethnique de personnes de toutes parts du monde, j'ai encore envie de vivre en liberté, j'ai encore une envie de vie.
Notre devoir est de panser cette plaie, nous tenir la main et revendiquer la justice, demander d'une seule voix et scander la fraternité, l'amour du pays , une voix colérique contre toute atteinte à notre quiétude et paix intérieure : Unis malgré tout.

samedi 23 avril 2011

Mawazine n'est pas le problème !


En lisant un article de Al-Massae sur une conférence de presse organisée par Awal du groupe Massae-Média entre les organisateurs du festival Mawazine et des membres du mouvement marocain "20 février", je n'ai pas pu voir vraiment ce qui cloche dans le sujet.
Un festival de notoriété nationale voit ses projets chaque fois dans des tentatives de sabotages par des 20févristes.
Leurs revendications ? que la culture soit démocratisée.

Sérieusement, on devrait arrêter de parler de la démocratisation de la culture vis-à-vis de Mawazine, si l'on veut démocratiser la culture, il faudrait apprendre à faire revivre notre culture à travers autre chose que les festivals, parce qu'il n'y a pas que la chanson : les musées, le théâtre, les salles de cinéma sont oubliées pour la plupart.C'est ça la démocratisation de la culture, et pas n'importe quelle culture.
Quand on voit l'argent dépensé pour aller voir les chikhates, les chanteurs/chanteuses raï auxlaquelles les jeunes pris dans des délires au Qarqoubi se taillent les veines ou encore les bandes d'ivrognes qui chantent à la gloire du mauvais vin rouge et la chair humaine, on pourrait avoir honte.Il faut améliorer la culture avant de s'en prendre à un festival qui promeut la vraie culture.

 Aussi, l'argent que dépense l'état sur ce festival est estimé à 6 millions de dirhams, selon Hicham Shbihi, et l'on pourrait facilement renoncer à cette somme au profit du reste qui provient de nombreuses sources financières : produits du festival ( les billets par exemple ), quelques entreprises et les stations de télévision et radio.Vous me direz que ce sont ces sources qui viennent pour exploiter le citoyen, il faudrait par contre démocratiser le travail et l'emploi au lieu de parler de musique, je vous dirai de revenir et revendiquer vos droits à l'Etat avant de vous en prendre aux entreprises privées.

Encore, cela change-t-il quoi à la condition du citoyen marocain si le festival est annulé ? On courra toujours après le bus qu'on ratera toujours, on sera toujours victimes du clientélisme et de la corruption, on aura toujours des déficiences dans nos réformes éducatives vaines et inutiles et on patientera toujours en tenant notre jambe coupée dans la main devant les hôpitaux.S'il y'a quelque chose qui va changer, c'est bien la sensation d'être dans un concert et de regarder les interprètes qu'on aime beaucoup se produire en live.

Enfin, personnellement, je préfère dépenser mon argent pour voir B.B.King, Yusuf Islam ou encore Hindi Zahra me chanter leurs merveilles, me bercer musicalement par leurs chansons et plutôt aller faire une révolution 20févriste contre nos chaînes nationales 2M et RTM qui ne font que produir un ramassis de conneries chaque jour, se moquant VRAIMENT du citoyen marocain ( voir le dernier rapport de la cour des comptes ) plus qu'est censé le faire le festival de Mawazine.

jeudi 21 avril 2011

Entre le Realisme et le Bar(ça)oque.


Hier, le classico espagnol qui réunissaient les deux équipes FCB et Real Madrid a fait fureur partout dans le monde et particulièrement au Maroc.
J'ai décidé comme à chaque fois, de mater le match, c'est devenu presque un rituel footballesque : on attendait avec impatience le jour du match, on se réunissait tous ( la moitié de ma classe la plupart du temps ) et on regardait le match en pronostiquant sans relâche sur le résultat.
Il faudrait que je sois honnête avec vous : je suis nulle en football, vraiment, je suis bleue.Je n'arrive pas à faire la différence entre un coup franc et un penalty ( d'ailleurs, j'ai jamais fait le rapprochement kofra-coup franc ) et quand mon amie qui adule le football s'emporte en disant que la défense est faible du côté madrilain ou que les passes sont quasi-inexistantes chez les barçaouis, je hoche la tête en guise d'approbation, réprimant un " mais de quoi tu parles, bourdayl ?"

Certainement, vous verrez qu'à chaque fois que la date du classico est annoncée, c'est comme une fête nationale ou un deuxième Eid El Fitr : tous les jeunes klaxonnent dans la rue, les uns exhibant fièrement des drapeaux realis et les autres portant des maillots barçaouis.Le monde est beau, c'est la fête, les gérants des cafés ont un sourire niais : normal, toutes les chaises sont prises, le coin est bondé, tous yeux rivés sur l'écran, la langue pendante, à l'affût d'un but.

Je ne rate pas l'occasion d'assister à ce spectacle masculin gorgé d'hormones où le féminin n'a plus de sens : si tu passes dix milles fois maquillée comme une poupée devant quelqu'un, la réaction sera absente.Ici, on cause foot, bébé.

C'est alors que le match commence, j'ai le coeur serré, l'estomac noué, ce mélange d'excitation, de peur, cette volonté de victoire.Mes potes se lancent dans des slogans marrants du genre : " Cha3b yourid Real Madrid" ( le peuple veut Real Madrid ) et je me retourne quelques fois pour voir les pèlerins du football se tordre dans l'angoisse de la perte et l'espoir de la victoire.
Pendant les dernières minutes, Cristiano Ronaldo marque, mettant le baume aux coeurs des madrilains, les rassurant que la Coupe du Roi est entre leurs mains.Soudain, un mendiant surgit de nulle part et nous crie : " eux torturent vos frères en les faisant travailler dans des champs de fraises, eux se moquent de vous et vous criez à leur gloire ? bande de traîtres, vous avez besoin d'une fessée ou quoi ? réveillez-vous, ils vous abrutissent avec leur football, et vous les encouragez comme des débiles, bande de soumis, réveillez-vous.Espagne dehors ! Espagne dehors !"

Bien sûr, ses paroles ont été un peu embarrassantes au début, mais en y repensant, j'ai vu un peu plus juste.
D'abord, le sport, le jeu n'a ni religion ni race ni politique.Si je vois les esquimaux jouer avec la même qualité de jeu, je serais toujours là à les applaudir avec les manchots.

Il ne s'agit pas d'un dévouement ni d'une soumission à un pays avec qui on a des différends politiques, il s'agit de deux équipes à fort potentiel sportif, il s'agit de la bonne adrénaline, il s'agit de stades tellement beaux et organisés qu'on les croirait dessinés au trait, il s'agit de spectateurs qui ne débordent pas des tribunes ou
portent plainte régulièrement pour avoir été physiquement ou sexuellement agressés, il s'agit tout simplement d'un jeu dans toute sa splendeur.

Alors je m'emporte s'ils s'emportent, je suis heureuse si ceux que je soutiens l'emportent, je suis déçue s'ils perdent, mais jamais je ne regrette d'avoir passé deux heures au café presque asphyxiée par l'odeur de la clope et assourdie par les acclamations des spectateurs.
Mais à chaque fois, je souhaite, même dans mes rêves les plus lointains, que mon équipe nationale réussisse à me tenir en haleine autant que le font ceux qui "font travailler mes frères dans des champs de fraises".

mardi 19 avril 2011

Ceci n'est pas un début.

L'inspiration poétique et les mots à l'eau de rose, je les laisse pour mon autre face.
Je suis consciente qu'à chaque fois que je mets un blog à vie, je le lâche au bout d'une semaine, découragée par le peu de mots que j'ai par rapport aux sujets qui me tiennent.

Mais dernièrement, j'ai eu la révélation qu'en attendant que les mot viennent, je serai condamnée à attendre, point.
C'est pour ça que j'ai décidé pour de bon de commencer à écrire, ne serait-ce que pour parler, me vider et gueuler un peu, pourquoi pas !

Je suis Madame Grande Gueule, pour les intimes ce sera Madame et puis c'est tout.Je vis dans un trou paumé qui connaît une progression à pas d'escargots.Je passe mes journées à danser la waka waka et à me triturer le bout des doigts en rêvant d'un monde meilleur.

Ce blog essaiera de rassembler tous les sujets qui me touchent personnellement dans ma vie quotidienne, tout ce qui me fait rire, me rend perplexe, me donne les rages du monde...Bref, tout ce qui est moi.

J'avoue que ce blog reflète une autre image de moi-même, ici je ne suis pas celle qui joue avec les mots et qui use et abuse des images et des métaphores pour donner à ses textes un semblant de beauté, ici ce sont les mots sous leur forme la plus simple et la plus réelle qui soit.

En somme, je dis à la blogoma : Mr7ba ! \o/