samedi 23 avril 2011

Mawazine n'est pas le problème !


En lisant un article de Al-Massae sur une conférence de presse organisée par Awal du groupe Massae-Média entre les organisateurs du festival Mawazine et des membres du mouvement marocain "20 février", je n'ai pas pu voir vraiment ce qui cloche dans le sujet.
Un festival de notoriété nationale voit ses projets chaque fois dans des tentatives de sabotages par des 20févristes.
Leurs revendications ? que la culture soit démocratisée.

Sérieusement, on devrait arrêter de parler de la démocratisation de la culture vis-à-vis de Mawazine, si l'on veut démocratiser la culture, il faudrait apprendre à faire revivre notre culture à travers autre chose que les festivals, parce qu'il n'y a pas que la chanson : les musées, le théâtre, les salles de cinéma sont oubliées pour la plupart.C'est ça la démocratisation de la culture, et pas n'importe quelle culture.
Quand on voit l'argent dépensé pour aller voir les chikhates, les chanteurs/chanteuses raï auxlaquelles les jeunes pris dans des délires au Qarqoubi se taillent les veines ou encore les bandes d'ivrognes qui chantent à la gloire du mauvais vin rouge et la chair humaine, on pourrait avoir honte.Il faut améliorer la culture avant de s'en prendre à un festival qui promeut la vraie culture.

 Aussi, l'argent que dépense l'état sur ce festival est estimé à 6 millions de dirhams, selon Hicham Shbihi, et l'on pourrait facilement renoncer à cette somme au profit du reste qui provient de nombreuses sources financières : produits du festival ( les billets par exemple ), quelques entreprises et les stations de télévision et radio.Vous me direz que ce sont ces sources qui viennent pour exploiter le citoyen, il faudrait par contre démocratiser le travail et l'emploi au lieu de parler de musique, je vous dirai de revenir et revendiquer vos droits à l'Etat avant de vous en prendre aux entreprises privées.

Encore, cela change-t-il quoi à la condition du citoyen marocain si le festival est annulé ? On courra toujours après le bus qu'on ratera toujours, on sera toujours victimes du clientélisme et de la corruption, on aura toujours des déficiences dans nos réformes éducatives vaines et inutiles et on patientera toujours en tenant notre jambe coupée dans la main devant les hôpitaux.S'il y'a quelque chose qui va changer, c'est bien la sensation d'être dans un concert et de regarder les interprètes qu'on aime beaucoup se produire en live.

Enfin, personnellement, je préfère dépenser mon argent pour voir B.B.King, Yusuf Islam ou encore Hindi Zahra me chanter leurs merveilles, me bercer musicalement par leurs chansons et plutôt aller faire une révolution 20févriste contre nos chaînes nationales 2M et RTM qui ne font que produir un ramassis de conneries chaque jour, se moquant VRAIMENT du citoyen marocain ( voir le dernier rapport de la cour des comptes ) plus qu'est censé le faire le festival de Mawazine.

11 commentaires:

  1. A vrai dire, Les 20 Fevistes Commencent à abuser de leur prise de position. Ils commencent a critiquer tous ce qui bouge.
    En réalité, Je l'ai toujours dit, Les 20 Fevistes essayent de passer leurs affaires personnelles en les estampillant avec le tampon d'affaire nationale. Au début ils ont commencé par revendiquer des changements de constitution pour qu'ils aient des libertés de pays laïque (intolérable ici). Maintenant ils crient à l'annulation de Mawazine car ils ont des comptes à régler avec Majidi.
    Entre nous, ce ne sont pas seulement les chaines marocaines qui nous prennent pour des cons, les 20 Fevistes de même

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  2. First things first, Je respect totalement tes idées et je me réjouis de discuter avec toi. Merci beaucoup de partager tes idées avec le monde.
    Si Madame, Mawazine démontre exactement le niveau de décadence atteint! Le faussé entre les besoins basic de la majorité de la population, et les besoins de luxe d´une minorité ne cesse de se creuser. C´est antipathique et à long terme cela mène à une distorsion de l´identité commune et trouble fatalement la cohésion sociale. On n´a même pas besoin de consulter la sociologie pour le prouver, il suffit de lire Ibn Khaldoun ou encore contempler l´histoire des civilisations et nations. A long terme, ceci mène au déclin de la nation. Le déclin morale et des valeurs est en plein essor…
    Les sociétés nommées sont aussi des sociétés semi-privées qui ont des devoirs (fixés dans les statuts) envers la population. Sur les organisateurs et initiateurs, j´aimerai pas me prononcer. Mais en parlant de libéralisme, pourquoi l´argent public doit-elle financer des artistes millionnaires? Les stars sont la bienvenue, mais c´est à eux d´auto-organiser leurs concerts et autres, comme partout dans le monde, là ou il y a la semblable vrai culture. Les 6 M de Dhrs devraient allaient (comme dons?) aux Hôpitaux, écoles, infrastructures…
    Sinon, c´est quoi la vrai culture? C´est très subjectif ce que tu dis là. Il n´y a pas de culture universelle (heureusement pas encore). Chikhat c´est aussi authentique au Maroc, que les strip-clubs en occident. C´est de la culture aussi bien que du patrimoine culturel. Moi non plus c´est pas mon truc, mais chacun sont kif quoi.
    En ce qui concerne le mouvement, j´ai même pas envie de me prononcer. Leurs motifs -qui sont partagés par un grand nombre et peut être par la majorité, ne datent pas du 20 Février, mais avec le manque de structure, de professionnalisme et surtout de pensées profondes et bien reflétées, ça va rester comme une miniscule trace dans l´histoire du Maroc...

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  3. @TD : merci beaucoup :)
    Il faut que les choses soient clairs, je ne suis pas sponsorisée par le festival pour venir vanter ses mérites, d'ailleurs j'y suis allée deux fois seulement( racontage de vie off )
    Au début, vous vous en prenez à Mawazine comme s'il était la seule et unique pompe d'argent : parlez du festival de Ali El Himma, parlez du festival d'André Azoulai : ne pompent-ils pas l'argent du citoyen lambda ?
    "Le fossé entre les besoins basic de la majorité de la population, et les besoins de luxe d´une minorité"
    Mais puisque 90% de leurs shows sont gratuits !

    Ensuite, les 6 Mdhs suffiraient-ils vraiment comme dons aux hôpitaux, écoles et infrastructures ?
    Voici un extrait d'un article écrit sur Mawazine par le blogueur Hicham Tahirsur la plateforme Generationlibre.ma :
    Les dépenses faites par l’état pour l’éducation sont égales à 36,4 milliards de dhs (soit 233 Mawazines), avec un retour sur investissement de 6,3 milliards de dhs.1
    La santé quant a elle dépensé 5,3 milliards de dh (196 Mawazines).
    Le complexe de Foot-Ball de Fès avait coûté 400 millions de dirhams (soit plus de 14 Mawazines) en 2007.

    Vous voyez ? Le problème ne provient pas essentiellement de Mawazine mais des sangsues de l'Etat avant tout.

    Enfin, personnellement, je ne considérerai pas comme authentique au Maroc les chikhates, parce que je parle en particulier de celles qui se dandinent devant les ivrognes et chantent des paroles obscènes et l'obscénité n'est pas considérée comme de la culture,du moins ce que je pense.Je trouve désolant d'avoir "comme kif" les chikhates dans ce sens là ( je parle pas de l'Aïta, qui par contre, est authentique et fait partie du patrimoine culturel )

    Au plaisir,
    Madame GG.

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  6. Sérieusement ,
    Au-delà de sa mission de divertissement Mawazine en a une autre plus importante, véhiculer une image positive du Royaume. C'est l'image du nouveau Maroc que le Festival, couvert par toutes les chaînes de télévision du monde entier, projette. Un Maroc de partage et de solidarité, une terre de liberté et de créativité.
    Le festival a acquis une notoriété internationale. Ses retombées économiques et touristiques ne se quantifient pas seulement en termes de touristes, mais vont au-delà.
    Mawazine réussit chaque année à attirer des têtes d’affiches occidentales et orientales qui du même coup font braquer les caméras du monde entier sur la ville de Rabat pendant 10 jours.
    390 articles, passages télé et émissions dans les radios ont été répertorié dans la presse internationale, l’année dernière. On peut les « valoriser » à des dizaines de millions de dirhams. 100 journalistes internationaux ont confirmé leur présence à la 10ème édition du festival.. C’est un formidable coup de pub non seulement pour la ville de Rabat mais pour tout le Royaume.
    Ce qui permet d’attirer les touristes pour le côté festif, mais également les investisseurs qui ont la certitude que le Maroc est un pays tolérant, stable avec la sécurité qu’il faut pour y investir en toute sérénité.
     
    Tous les hôtels affichent complets pendant 20 jours à Rabat. Les particuliers qui louent des studios et appartements sont également très sollicités. Les restaurants, les commerces, les artisans, les taxis… font un chiffre d’affaire supérieur au reste de l’année. Les taxes générées par ces commerces dépassent largement la subvention octroyée par la ville au festival. Il faut aussi savoir que pas moins de 40 entreprises marocaines travaillent avec Mawazine

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  8. http://www.youtube.com/watch?v=s1Xmapu4VUc

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  9. Des retombés économiques pour un cercle fermé, des subventiens pour des stars millionaires et des entrepreneurs richissimes, et le contribiuable sponsorise. C´est de la propagande qui aurait marché pendant les années 80.
    Les investisseurs et politiques internationaux ne se laissent plus dupés depuis une dizaines d´années. Au plustard depuis "le printemps arabes". Ce qui compte sont les "hard facts": Human Devolpment Index, Economic Freedom Index, Transparency Int, ...
    Un festival Pop financer par le contribuable est une blague juste comme les iles aux E.A.U financer par les petro-dollars, sauf que le Maroc n´est pas encore arrivé au point ou il peut se le permettre.
    Have fun dancing on the money of people who need Education, Health Care, Housing, Clean Water... Chacun son kif koi

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  10. Avec quelques mois de décalage, je voudrais ajouter un petit détail ou deux.

    Le problème avec les festivals musicaux réside en grande partie dans les gros budgets qui leur sont alloués. Certes, Nancy Ajram ou Elton John n'améliorent en rien le quotidien du marocain moyen. Mais ce même marocain (surtout jeune) se lamente de ne pas pouvoir sortir ni assister à des événements comme le Woodstock américain ou le Glastonbury anglais. Le financement s’opère donc via des entreprises et des agences de comm', alors que les municipalités investissent une partie de leurs budgets média/événements/culture pour participer à la réussite des soirées.

    A titre d'exemple, beaucoup de détracteurs du Concert pour la Tolérance (Agadir) critiquaient le gaspillage de l'argent du contribuable, qui s'élevait à 1 Million de Dirhams, et la non programmation d'artistes locaux/amazighs.

    Pour répondre à cela, la municipalité a répondu que :

    1. Le festival est un événement français, produit par des chaînes françaises.
    2. Agadir n'est que le background avec son temps clément et son public chaleureux.
    3. La cotisation de la municipalité n'est que partiellement financière, puisqu'elle comptabilise aussi la valeur des nuitées offertes aux organisateurs dans des hôtels de la villes, l'électricité, le matériel...
    4. Le concert est en soi une meilleure publicité (meilleur marché aussi ?) que des spots télévisés ultra-chers diffusés à l'internationale, ou des campagnes d'affichages à Paris ou à Londres.

    En faisant le parallèle avec Mawazine, je dirais oui, 6 millions c'est une trop grosse somme d'argent pour un investissement aussi éphémère, mais en quoi le Festival est si différent des festivités organisées pour les 1 200ème anniversaire de Fès, les soirées de Studio 2M (payée par le contribuable via les factures d'électricité), les terrains de foot, les salaires des entraineurs et les primes des joueurs, etc.

    Le rayonnement international d'un pays a aussi un prix, Essaouira a connu une renaissance depuis 1998 et son festival Gnaoua, devenant un important vecteur économique.

    Espérons que Mawazine en soi également un pour Rabat et tout le pays !

    N.B. L'automutilation suite à des prises de Qarqobi n'atteint pas le stade de sectionnement des veines. Les blessures restent généralement cutanées sauf en cas d'accident :)

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